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Retour01 mars 2024
Chloe Pronovost - cpronovost@medialo.ca
Michelin : à la rencontre du territoire témiscabitibien
Théâtre
©Christian Leduc pour le Théâtre du Tandem - Le Citoyen Rouyn - La Sarre
Une chimie artistique évidente émane de la relation entre Michel-Maxime Legault et Alexandre Castonguay.
Après une résidence de création hors du commun en août dernier, l’équipe derrière la production théâtrale Michelin est fin prête à rencontrer le public témiscabitibien dans une tournée qui s’arrêtera à Moffet, Ville-Marie, Sainte-Germaine-Boulé, La Motte, Amos, Rouyn-Noranda, La Sarre, Val-d’Or, Saint-Edmond de Vassan et Cloutier. Le roman du même nom est également disponible aux Éditions du Quartz depuis le 20 février dernier.
Au Festival Jamais Lu 2022, Alexandre Castonguay, directeur artistique du Théâtre du Tandem, ressent un véritable coup de cœur pour la présentation de Michelin du comédien Michel-Maxime Legault.
« C’est rare que des textes m’émeuvent au point de pleurer, mais celui-là est venu me chercher à ce point-là. Michel-Maxime est venu lire son texte, après ça on s’est rencontré et j’ai découvert quelqu’un de merveilleux. J’y suis allé d’une phrase choc, je lui ai dit : ‘’ toi, tu n’as pas le droit de créer ça ailleurs que dans un village. ‘’ Dans cette obsession-là que j’ai, d’occupation artistique du territoire, que Rouyn-Noranda ne recrée pas le modèle de Montréal, c’est-à-dire de drainer vers elle toute la culture, j’ai décidé de présenter le spectacle dans différents villages de l’Abitibi et du Témiscamingue. On demande aux agriculteurs de la campagne de nous amener des paniers bios en ville, pourquoi on ne leur amènerait pas des paniers de théâtre », raconte avec vérité Alexandre Castonguay.
Michelin
Michel-Maxime Legault est un diplômé du Conservatoire d’art dramatique de Québec et depuis 2005 il a joué dans plusieurs pièces de théâtre et à la télévision. Passionné de défis, il se lance pour la première fois dans l’écriture de son roman Michelin duquel est issue la pièce de théâtre du même nom.
« Je viens de Saint-Polycarpe, un petit village pas loin de Valleyfield et Rigaud. C’est un milieu agricole, je suis né d’une famille d’agriculteurs de 7 enfants. J’ai voulu être un artiste, ma sœur schizophrène qui a toute sa tête m’a dit ‘’bien vas-y soit un artiste’’ et maintenant j’en suis un. Michelin c’est mon premier roman, c’est ma première pièce de théâtre, c’est la première fois que je me lance dans l’écriture. Tout ce projet-là est très naïf dans son approche, on fait les affaires, on découvre. Il y a comme quelque chose de vraiment à l’image de mes parents, de ma famille d’agriculteurs. Ils ont avancé dans la vie de façon très naïve, mais en même temps avec tellement d’intelligence et de force. Mes parents ont toujours pris les bonnes décisions, sans trop savoir comment s’avancer dans cette vie-là », mentionne l’artiste qui cumule également les mises en scène de spectacles à succès. L’œuvre littéraire et théâtrale Michelin illustre les pensées et les souvenirs de son auteur.
C’est un texte et un jeu dans lesquels Marie-Thérèse Fortin s’est également retrouvée, venant elle aussi d’une famille nombreuse du Bas-St-Laurent. « Les réalités vécues en agriculture on n’en parle trop peu et pourtant on vient tous de là. Le Québec c’est ça et pas si lointain que ça, on ne parle pas de 300 ans. On est tous issus du milieu agricole. C’est un milieu qui rencontre de grands défis présentement. La différence aussi, comment tu fais en tant qu’agriculteur quand ta cour est déjà pleine de tout ce que tu as à faire sur la ferme et tu élèves 7 enfants qui ont leurs personnalités, leurs rêves, leurs envies, leurs besoins. Il faut que tu t'accordes avec tout ça et tu n’as pas le temps. Je trouvais ça intéressant que l’on traite de ça dans la pièce et permettre aux gens, aux Montréalais, de comprendre cette réalité. On a fait des petites capsules aussi, au lieu de faire du documentaire dans notre spectacle, on l’a fait en périphérie pour que les gens puissent rencontrer ceux qui nous avaient inspirés et qui nous avaient aidés à comprendre ce que l’on était en train de faire », ajoute Marie-Thérèse Fortin qui signe la mise en scène de la représentation théâtrale.
Une résidence de création hors du commun
Pour imprégner la pièce de théâtre de la réalité des agriculteurs du territoire, les artistes sont venus à la rencontre de ces derniers lors d’une résidence de création d’une semaine en Abitibi-Témiscamingue.
« Pour faire la production on s’est dit ‘’ il faut aller rencontrer des agriculteurs et des agricultrices pour pouvoir ajuster le texte pour qu’il convienne à ceux à qui l’on s’adresse.’’ On est allé rencontrer ma famille aussi, mes parents âgés de 80 ans qui travaillent toujours sur la ferme. On a rencontré plein de gens à Moffet, à Ste-Germaine-Boulé et à La Motte. La production que l’on va présenter c’est vraiment le fruit de ces rencontres-là. C’est mon histoire à travers les histoires des agriculteurs et agricultrices de l’Abitibi-Témiscamingue. Ça nous a soudé en tant qu’équipe de venir pendant 1 semaine en août. On était ensemble tout le temps. C’était vraiment beau. On n’a pas la chance de vivre ça souvent, habituellement ça va vite, les concepteurs sont sur plusieurs projets en même temps. Là on était à la même place, à Moffet, dans une pourvoirie à dormir-là et à réfléchir au projet pendant 1 semaine tous ensemble. Même sur le bord du feu, on faisait un retour sur nos rencontres de la journée », raconte Michel-Maxime.
Dates de représentations régionales
6 mars – Moffet (complet)
13 et 14 mars – Ville-Marie
18 mai – Sainte-Germaine-Boulé
19 mai – La Motte
21 mai – Amos
22 mai – Rouyn-Noranda
23 mai – La Sarre
24 mai – Val-d’Or
25 mai – St-Edmond de Vassan
26 mai - Cloutier
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